Intervention à « la tribune de l’AIP » de Madame la Secrétaire d’état Auprès du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Chargée des Droits de l’Homme


  
20 / 06 / 2019

 

Thème : « Les Droits de l’Homme dans le Programme Social du Gouvernement »

 

PROPOS LIMINAIRE  

Avant tous propos, permettez-moi de saluer Monsieur Sidi Tiémoko TOURE, Ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement, pour l’honneur qu’il me fait en ma qualité de Secrétaire d’Etat auprès du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, chargée des Droits de l’Homme, de prendre part ce matin à la tribune de l’AIP pour traiter du thème « les Droits de l’Homme dans le Programme Social du Gouvernement ».

Je voudrais également remercier Madame la Directrice de l’Agence Ivoirienne de Presse et Monsieur le Directeur du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale, ainsi que les journalistes pour leur contribution et leur intérêt à la vulgarisation des activités du Secrétariat d’Etat chargé des Droits de l’Homme.

Mesdames et Messieurs des médias,

Je formule le souhait  qu’au sortir de cette rencontre, le Secrétariat d’Etat chargé des Droits de l’Homme recueillera un engagement accru de votre part en faveur de la promotion des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire.

En effet, nombre de nos concitoyens pourraient être tentés de se demander, et à raison d’ailleurs, en quoi les Droits de l’Homme sont concernés par une telle thématique.

Votre tribune m’offre par conséquent, l’occasion de porter à la connaissance du public, l’impact important des Droits de l’Homme sur l’amélioration du quotidien des populations ivoiriennes ; ce qui participe de l’atteinte de l’émergence au moyen du Programme Social du Gouvernement.

C’est à ce titre donc, que je voudrais remercier Monsieur le Président de la République, son Excellence Alassane OUATTARA et Monsieur le Premier Ministre, Son Excellence Amadou GON COULIBALY, Chef du Gouvernement, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat,  qui ont bien voulu me confier la charge du Secrétariat d’Etat dédié spécialement aux Droits de l’Homme.

Mesdames et Messieurs,

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il importe d’expliquer  la notion des « Droits de l’Homme ».

Les Droits de l’Homme sont les droits inhérents à tous les êtres humains en raison de leur identité individuelle. 

Les Droits de l’Homme sont une série de droits moraux fondamentaux, considérés comme nécessaires à la vie dans la dignité.

Ils sont fondés sur le respect de l’égalité et l’autonomie des individus.

Ainsi, ils sont universels, inaliénables, interdépendants et étroitement liés.

Ils permettent de définir les limites entre les individus et l’Etat, et entre une personne et une autre.

Pour exprimer ce postulat, Karl E. KLARE disait : « le projet des Droits de l’Homme est d’ériger des barrières entre l’individu et l’Etat, afin que l’autonomie des individus et l’autodétermination ne soient pas violées ou écrasées par le pouvoir du Gouvernement.».

Ces Droits, regroupés traditionnellement dans les 2 pactes internationaux relatifs ;

  • aux Droits civils et politiques (Droits de la 1ère génération tels que le droit à la vie et le droit au vote) d’une part
  • d’autre part, aux Droits économiques, sociaux et culturels (Droits de la 2ème génération tels que le droit au travail avec un salaire équitable et le droit à l’éducation), ont connu une évolution constante depuis 1966.

Aujourd’hui, il est de plus en plus question :

  • des Droits de solidarité (Droits de la 3ème génération tels que le droit à la paix et à un environnement sain) et
  • des Droits tenant compte des communautés, à savoir les groupes et personnes vulnérables (Droits de la 4ème génération tels que les droits des personnes du troisième âge).

Ainsi présentés, les Droits de l’Homme sont une thématique transversale.

Mesdames et Messieurs,

En vue donc d’une contribution multisectorielle des Droits de l’Homme pour le bien-être des Ivoiriens, les attributions assignées au Secrétariat d’Etat chargé des Droits de l’Homme portent principalement sur la protection et la promotion des Droits de l’Homme, assurées respectivement par deux Directions Centrales.

  • La Direction de la Promotion des Droits de l’Homme ;
  • La Direction de la Protection des Droits de l’Homme.

A l’examen du Programme social du Gouvernement 2019-2020  dans ses cinq  axes stratégiques qui visent à :

  • fournir aux populations des services de santé efficients ;
  • faciliter l’accès et le maintien des enfants  à l’école ;
  • favoriser l’accès à un coût abordable des populations aux services essentiels tels que le logement, l’énergie, l’eau potable et le transport ;
  • améliorer l’employabilité ainsi que l’accès à un emploi décent et stable pour les jeunes et les femmes ;
  • créer les conditions d’amélioration du bien-être des populations en milieu rural et assurer la sécurité alimentaire ;

 

On peut affirmer que la mise en œuvre dudit Programme s’inscrit parfaitement dans l’approche  des Droits de l’Homme.

A titre illustratif :

**au titre du droit à la santé  

Le gouvernement s’est engagé dans le Programme social  à fournir aux populations des services de santé de proximité, et à l’opérationnalisation progressive de la Couverture Maladie Universelle (CMU).

Près de 1.656.968 personnes ont été enrôlées à fin mars 2019 pour la CMU.

On peut également adjoindre à ces actions le  renforcement de la gratuité ciblée et le renforcement du programme élargi de vaccination (PEV) qui a permis à près de 1.391.279 enfants âgés de 9 mois à 5 ans d’être  vaccinés contre la rougeole à fin mars 2019.

Pour l’exercice budgétaire 2019, une dotation de 10 milliards de F CFA a été allouée à la réhabilitation et à l’équipement des 301 Etablissements Sanitaires de Premiers Contacts.

**au titre du droit au logement

Les importants investissements réalisés en vue de fournir aux ivoiriens des logements à moindre cout (60.000  logements dont 10.000 à l’intérieur du pays et 50.000 dans l’aglomélioration d’Abidjan) sont autant de mesures qui contribuent à rendre effectif le droit fondamental de tout être humain à un logement décent.

**au titre du droit au travail et à un emploi décent

  • Le recrutement dérogatoire des personnes vivant avec un handicap contribue à la réalisation du droit fondamental au travail de cette catégorie de personnes (300 personnes en 2015 et 158 personnes, dont 53 femmes, soit 33,54%. en 2018)

Dans cette même perspective, et pour répondre  au droit fondamental à un emploi décent, 11.579 jeunes ont bénéficiés de projets dans le cadre de la promotion de l’emploi jeune, du développement des compétences, et des travaux à haute intensité de main d’œuvre.

**au titre du droit à l’accès à l’eau potable

Grâce aux efforts continus du Gouvernement, la proportion de la population ayant accès à l’eau potable est passée de 78,4 % en 2015 à plus de 82 %.

 En milieu rural, cette proportion est passée de 73,4% en 2016 à bientôt plus 77%  grâce au renforcement du programme d’accès à l’eau potable contenu dans le Programme Social du Gouvernement.

Le Gouvernement vient de lancer l’opération de réhabilitation de  21.000 pompes à motricité humaine sur toute l’étendue du territoire national.

 **au titre du droit à l’éducation,

Depuis 2015, la Côte d’Ivoire a rendu l’école obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans à travers la Loi du 17 Septembre 2015.

Grâce à cette mesure, l’effectif d’enfants scolarisés :

  • dans le Primaire, est passé de 3 millions 370 mille 558 élèves en 2015 à 3 millions 900 mille  222 élèves en 2018, soit une progression de 5% ;
  • dans le Secondaire, ce chiffre est passé de 1 million479 mille 005 élèves en 2015 à 1 million 923 mille 763 élèves en 2018, soit une hausse de 23,12 %.

 A cet effet, au plan des infrastructures scolaires, les efforts du Gouvernement ont permis de porter le nombre de classes :

  • au Primaire, de 62 mille 347 en 2014 à 95 mille 866 classes en 2019, soit une augmentation de 35 % ;
  • au Secondaire, de 25 mille 709 en 2014 à 37 mille 077 en 2019, soit une évolution de 30, 66 %.

 Dans le cadre de l’école obligatoire, le Gouvernement poursuit la construction des établissements scolaires de proximité (exemple un lycée d’excellence est en construction à Grand-Bassam.)

Il poursuit également la réhabilitation des résidences universitaires en vue d’améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants.

Comme perspectives pour une meilleure approche holistique de la prise en compte prioritaire des droits de l’Homme dans les politiques et actions gouvernementales, on peut noter :

D’une part :

  • L’élaboration d’une stratégie nationale des Droits de l’Homme ;
  • La prise en compte des Droits de l’Homme dans l’atteinte des Objectifs du Développement Durable ;

D’autre part,

La poursuite des efforts de ratification des instruments internationaux pertinents.

L’Etat ivoirien entend procéder à la ratification prochaine des instruments internationaux suivants :

  • le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;
  • le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte International relatif aux droits civils et politiques visant l’abolition de la peine mort ;

Au terme de cette brève présentation, il faut noter que dans la mise en œuvre de son programme social, l’Etat de Côte d’Ivoire s’oblige ainsi à respecter ses engagements résultant de la ratification des principaux instruments internationaux relatifs aux Droits de l’Homme.

Mesdames et Messieurs, je me tiens à votre disposition pour de plus amples précisions dans le cadre de la thématique qui nous réunit aujourd’hui.

Je vous remercie pour votre intérêt ainsi que pour votre accompagnement à poursuivre la promotion des Droits de l’Homme auprès de vos différentes audiences en particulier et auprès des populations ivoiriennes en général.