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DECLARATION DU GOUVERNEMENT A L’OCCASION DE LA 46ème SESSION DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DES NATIONS UNIES
Orateur : AIMEE G. ZEBEYOUX, Secrétaire d’Etat auprès du Garde des Sceaux Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, chargée des Droits de l’Homme
Madame la Présidente du Conseil des Droits de l’Homme,
Madame la Haute Commissaire aux Droits de l’Homme,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences, distingués Délégués,
C’est un honneur pour moi de prendre la parole à cette auguste tribune, quatre mois après l’élection de la Côte d’Ivoire au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, pour la période 2021-2023.
Aussi je saisis cette occasion pour adresser les sincères remerciements du Gouvernement ivoirien à tous les Etats qui ont bien voulu apporter leur soutien à la candidature ivoirienne et leur exprimer notre profonde gratitude. La Côte d’Ivoire se réjouit de revenir au sein du Conseil deux ans après son dernier mandat en vue de contribuer aux travaux du Conseil et à l’amélioration de la situation des Droits de l’Homme à travers le monde.
Ce retour au Conseil témoigne de la volonté et l’engagement constant du Gouvernement en faveur de la promotion et la protection des Droits de l’Homme.
Madame la Présidente,
Comme lors de ses précédents mandats, la Côte d’Ivoire entend prendre une part active aux travaux du Conseil, notamment dans le cadre du renforcement de sa coopération avec le Conseil et ses mécanismes, et de la promotion des droits des personnes vulnérables, en particulier des enfants, des femmes et des personnes vivant avec un handicap.
C’est dans cette optique que mon pays poursuit ses efforts inlassables de promotion et de protection des Droits de l’Homme, avec sa participation au 3e cycle de l’Examen Périodique Universel, en mai 2019.
A l’issue de cet exercice, 247 recommandations ont été adressées à la Côte d’Ivoire, qui en a accepté 222 noté 25. Sur les 222 recommandations endossées, certaines ont déjà été mises en œuvre telles que l’adoption d’un nouveau code pénal en conformité avec les instruments juridiques internationaux auxquels le pays est Partie. Ce nouveau code prend notamment en compte les incriminations contenues dans le du Statut de la Cour Pénale Internationale et d’autres telles que le viol conjugal et les violences domestiques.
Le Conseil National des Droits de l’Homme créé en 2018, vient d’être admis en décembre 2020, au statut “ A “ des institutions nationales des Droits de l’Homme pleinement conformes aux “Principes de Paris“.
Madame la Présidente,
Convaincue que la pleine jouissance des droits de l’Homme est tributaire de la paix et la sécurité internationales, la Côte d’Ivoire demeure engagée dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
C’est pourquoi, le Président Alassane OUATTARA a engagé notre pays dans la lutte contre ces fléaux afin de permettre aux populations impactées de jouir pleinement de leurs droits dans la dignité. C’est ainsi que le Gouvernement ivoirien a ainsi déployé un contingent de casques bleus au Mali, en vue de contribuer aux efforts de la Communauté internationale visant à rétablir la sécurité et la paix dans ce pays frère de la sous-région.
Madame la Présidente,
Depuis un an, le monde fait face à la pandémie de la COVID-19, une crise sanitaire sans précédent qui a profondément bouleversé nos vies, d’où la tenue de cette session virtuelle.
La Côte d‘Ivoire, à l’instar des autres pays de la planète, subit les effets de la pandémie de la Covid-19. En effet, outre les conséquences économiques et sociales avec l’augmentation de la pauvreté et des inégalités sociales., cette crise sanitaire a également eu un impact négatif sur la jouissance des Droits de l’Homme, notamment les droits à la vie, à la santé, à l’éducation, à l’emploi et la liberté de circulation.
Face à cette situation, l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place une politique de relance économique axée sur les Droits de l’Homme, avec des mécanismes destinés à accompagner les populations les plus vulnérables et les producteurs de richesse. Il s’agit :
du fonds spécial de solidarité et de soutien d’urgence humanitaire ;
du fonds de soutien aux petites et moyennes entreprises ;
du fonds de soutien aux grandes entreprises ;
du fonds d’appui aux entreprises du secteur informel ;
du programme d’urgence pour le soutien aux filières agricoles d’exportation et au secteur des productions alimentaires.
Le Gouvernement ivoirien a également renforcé le dispositif sanitaire et continue les campagnes de sensibilisations pour le respect des mesures barrières.
Madame la Présidente,
En dépit des efforts considérables de sensibilisation à la paix, menés par le Gouvernement et certaines organisations de la société civile, l’on a déploré certaines atteintes aux Droits de l’Homme découlant des actes de violences qui ont émaillé le processus de l’élection présidentielle du mois d’octobre 2020. Toutefois, les incidents constatés n’ont pas été de nature à entacher la crédibilité du scrutin.
Des procédures judiciaires engagées contre les auteurs présumés de ces violences et violations des Droits de l’Homme sont en cours. Il s’agit pour l’Etat de Côte d’Ivoire d’éviter l’impunité susceptible d’engendrer la vengeance privée.
Le dialogue engagé par Monsieur Hamed BAKAYOKO, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ministre de la Défense sur instructions de Son Excellence Monsieur le Président de la République, a permis d’apaiser le climat social. Il s’en est suivi la décision des partis et groupements politiques de l’opposition de participer aux élections législatives du 06 mars prochain.
Pour Clore mon propos, je voudrais rappeler une pensée de Johann Davi d WYSS dans son œuvre intitulé "Le Robinson suisse" :
« La peine que l’homme s’est donnée pour arriver à un but quelconque, n’est rien en comparaison avec la douleur qu’il ressent à voir se perdre les fruits de ses travaux ».
Faisons alors en sorte de ne pas avoir à ressentir de douleur de l’ordre de celle évoquée plus haut, en poursuivant l’œuvre des pères fondateurs du merveilleux instrument intergouvernemental de promotion et de protection des Droits de l’Homme qu’est le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.
Je vous remercie.
AIMEE G. ZEBEYOUX
Secrétaire d’Etat auprès du Garde
des Sceaux Ministre de la Justice et
des Droits de l’Homme, chargée des
Droits de l’Homme